Le canal du Midi construit par Pierre-Paul Riquet au XVIIème siècle fonctionne toujours aujourd’hui. Bien sûr il a évolué, des améliorations ont été apportées par Vauban peu après sa construction et par d’autres tout au long des siècles jusqu’à aujourd’hui. Cette modernisation se poursuit mais l’ouvrage de Riquet perdure dans sa conception initiale avec son génial système d’alimentation en eau, son tracé sinueux et ses nombreuses écluses !
Voies navigables de France Sud-Ouest gère avec 300 agents un réseau s’étendant sur plus de 600 km de l’Atlantique à la Méditerranée, dont le canal du Midi et son système alimentaire, avec ses embranchements (canaux de Brienne, Jonction et Robine).
Les équipes de VNF (éclusiers, agents de maintenance, techniciens, ingénieurs, agents administratifs…) permettent notamment le bon fonctionnement du canal du Midi : fonctionnement au quotidien, maintenance, gestion de la ressources en eau intégrant les différents usages.
VNF est aujourd’hui engagé auprès de l’État au travers d’un contrat pluriannuel d'objectifs et de performance à moderniser l’infrastructure fluviale.
Depuis une dizaine d'années, Voies navigables de France déploie les nouvelles technologies de gestion de la maintenance assistée par ordinateur pour surveiller l’état des équipements, prévenir les dysfonctionnements et gérer les pannes.
Au quotidien, les personnels travaillent sur tablettes informatiques pour saisir et traiter les données, afin de bâtir des programmes annuels de maintenance préventive. L’installation de la fibre optique ou de solutions très haut débit sur la totalité des ouvrages doit être mise en œuvre pour les besoins liés à la gestion à distance. Des caméras de surveillance complètent le dispositif.
L’ensemble de ces travaux de modernisation fait l’objet d’études pour recueillir les autorisations patrimoniales (site classé et parfois monument historique).
Cette modernisation ne date pas d’hier ! Déjà à la fin des années 1990, Voies navigables de France lance un programme de mécanisation et d'électrification des écluses. Aujourd’hui aucune porte d’écluse ne fonctionne manuellement. Toutes sont équipées de moteurs : on parle d’écluses mécanisées. Certaines écluses du canal du Midi sont complètement automatisées. Les plaisanciers disposent d’un pupitre de commande qui leur permet d’ouvrir et fermer les portes de l’écluse. Des agents itinérants VNF veillent au bon déroulement des opérations à distance, prêts à intervenir si besoin. L’ensemble des écluses du canal du Midi se situant entre Toulouse à Carcassonne seront d’ici quelques années automatisées et pilotées à distance hormis les écluses les plus complexes (bassins multiples).
Le canal du Midi est en période de chômage chaque année afin de permettre la réalisation de travaux sur l’infrastructure, pour entretenir et régénérer les ouvrages. La période de chômage a lieu de début janvier à fin février. La réalisation de certains travaux nécessite l’abaissement ou la vidanges totale de certains biefs (portion de cabal entre deux écluses) notamment les travaux de renforcement, les diagnostics des berges ou les travaux sur les portes d'écluses.
Depuis quelques années, les efforts d’optimisation de la ressource en eau conduisent à regrouper au maximum les chantiers, et à limiter les vidanges. Des programmes de mise en place de système de batardeaux afin de ne vidanger qu’une portion d’un bief ou une seule écluse, sont à l’étude.
Certains ouvrages, dégradés au fil des années font l’objet de vaste projet de restauration. L’objectif est alors double : assurer la pérennité et la sauvegarde de l’ouvrage tout en lui faisant retrouver son caractère originel. L’aqueduc des voûtes a ainsi fait l’objet d’une restauration complète entre 2019 et 2022.
Le système d’alimentation en eau du canal du Midi constitue une des prouesses technologiques de l’époque de construction du canal, au 17e siècle. Il vise à capter l’eau des rivières de la Montagne Noire, à la détourner via des rigoles, à la stocker dans des réservoirs tels que le barrage de Saint-Ferréol pour l’acheminer enfin jusqu’au Seuil de Naurouze, point culminant du canal.
D’autres barrages ont vu le jour au fil du temps dans la Montagne Noire et des prises d’eau complémentaires en rivière alimentent le canal du Midi afin de répondre aux multiples usages de l’eau circulant dans le canal (eau potable, irrigation des terres agricoles…).
La gestion de l'eau est de plus en plus complexe à assurer du fait de la multiplication des usages et du changement climatique (excès de pluviométrie, déficit hydrométrique prolongé et chaleur trop importante) ainsi que des réglementations mises en place pour répondre aux enjeux d'aujourd'hui (pollution de l’eau, débits réservés, protection de la biodiversité, partage de la ressource). Cela conduit à une gestion plus économe de l’eau et à une anticipation maximale des variations hydrauliques. L’Etat est garant du bon partage de la ressource entre tous les usages.
Depuis les années 1990, la modernisation du système d’alimentation a permis d’optimiser sensiblement la gestion de l’eau. Par exemple, l’automatisation des vannages du système d’alimentation permet une gestion des volumes d’eau beaucoup plus fine. Des automates permettent de calculer le total des débits qui y transitent.
L’objectif de ces prochaines années est d'équiper l'ensemble du réseau d'instruments de mesure et de rendre l’intégralité des ouvrages contribuant à la gestion hydraulique pilotables à distance pour une meilleure gestion de la ressource en eau. Plus de 100 sites et ouvrages (écluses, prises d’eau, barrages, etc.) seront instrumentés, modernisés et mis en réseau sur le canal du Midi pour pouvoir être commandés à distance et permettre ainsi une gestion plus réactive et donc plus économe de l’eau.
Sur le canal des deux Mers, la gestion quotidienne de l’eau est assurée par chaque service territorial de VNF Sud-Ouest, en fonction des besoins des différents usages (navigation, irrigation, eau potable...). Dans le cadre de cette gestion, Voies navigables de France travaille en collaboration avec les autres gestionnaires : Institut des eaux de la montagne Noire (IEMN), Compagnie Bas-Rhône-Languedoc (BRL), Institution interdépartementale pour l’aménagement du barrage de Montbel, Syndicat mixte d’études et d’aménagement de la Garonne (SMEAG), EDF. Ce travail se fait en lien avec les agences de l’eau et les services d’Etat compétents. VNF participe également à différentes instances de gouvernance de l’eau. La coordination est complexe et vise à satisfaire le multi-usages autant que possible.
Un site géré par Voies navigables de France en lien avec les membres de l’Entente
pour le canal du Midi et leurs opérateurs touristiques