Dédié à l'origine au transport des marchandises et des passagers, le canal du Midi a vu ses activités considérablement évoluer depuis le vingtième siècle. Les nouveaux usages, tournés vers le tourisme, impulsent une nouvelle dynamique aux territoires. L'irrigation fait aussi partie aujourd'hui des usages importants du canal.
Depuis une trentaine d'années, les activités de plaisance ont pris le relais du fret et ont redynamisé l'activité batelière. Porté par l'essor du tourisme vert et son inscription sur la liste du patrimoine mondial par l'UNESCO (1996), le canal du Midi est aujourd'hui la 1ère destination pour le tourisme fluvial en France. Il capte à lui seul 30% du trafic national.
Près de 10 000 passages de bateaux par an sont comptabilisés à l’écluse d’Argens, dont 70 % de touristes étrangers ! Ils viennent goûter le plaisir d'un autre tourisme, au rythme d'une navigation lente (6 km/h en moyenne !), dans un cadre vert propice à la déconnexion.
Le canal du Midi est l’un des 45 sites français inscrits sur la liste du patrimoine mondial. C’est aussi un site classé au titre des paysages. Il regroupe de nombreux monuments historiques inscrits ou classés.
Le tourisme fluvial se décline sous plusieurs formes : location de bateaux habitables, croisières fluviales, promenades en bateaux à passagers ou électriques et autres activités nautiques. Des aménagements adaptés à la navigation fluviale actuelle sont réalisés : ports de plaisance, services de proximité.
Contraction de fluvial et terrestre, ce concept récent englobe l'ensemble des activités de tourisme et de loisirs qui s’organisent sur et autour du canal. Outre la navigation, le fluvestre englobe les activités pratiquées sur la terre ferme, au bord de la voie d'eau. Vélo et randonnée pédestre, mais aussi roller, ou pêche...
Le chemin de halage, qui s'étire sur 280 km entre Toulouse et l’étang de Thau et Port la Nouvelle, ainsi que les chemins le long des rigoles d’alimentation et des extensions du canal du Midi offrent un cadre idéal sans voiture.
Les conseils départementaux ont aménagé certaines portions en ‘’Véloroutes - voies vertes’’. D'autres sections encore ont également été aménagées par des intercommunalités. L’objectif est d’avoir une continuité cyclable entre Toulouse et la Méditerranée en suivant le canal.
Le tourisme fluvestre, c'est aussi découvrir le riche patrimoine des territoires traversés par le canal du Midi ainsi que l'incroyable palette de ses paysages, de la Montagne Noire aux rives de la Méditerranée.
Sans oublier l'œnotourisme et la gastronomie, indissociables de la culture occitane.
En 1857, l'ouverture de la ligne de chemin de fer Toulouse-Sète porte un coup de frein brutal au trafic de marchandises sur le canal du Midi et condamne le trafic voyageur. En 1858, la Compagnie des chemins de fer, qui a récupéré la gestion du canal, instaure des droits de navigation prohibitifs pour étouffer la concurrence. Le canal voit alors son trafic s'effondrer.
En 1898, le rachat du canal du Midi par l’État lui redonne un certain souffle. Dans les années 1970-80, la crise économique, la création de l'autoroute des 2 mers et l'abandon du projet de mise au gabarit Freycinet (allongement des écluses au standard national) conduisent à l'arrêt du transport marchand (1989).
Récemment, le fret fluvial connaît un regain d'intérêt. Des réflexions sont menées par exemple pour le transport de marchandise à haute valeur ou le transport de courte distance en zone urbaine. Le fret n'a peut-être pas dit son dernier mot !
Jusqu'au XVIIIe siècle, les prises d'eau pour l'agriculture restent rares, la navigation reste la vocation principale du canal. A partir du XIXe siècle, divers aménagements et améliorations techniques et une meilleure gestion de la ressource en eau, permettent d'assouplir les règles. Les autorisations de prélèvement se multiplient.
Le saviez-vous ?
Dans les années 1860, le vignoble français est la proie d’un parasite (le phylloxera) qui cause de gros dégâts. Pour le combattre, une période de submersion des ceps de vigne en période hivernale est préconisée. En 1880, la prise d’eau de Villedubert est aménagée ainsi que la création de dérivations aux écluses en aval de Villedubert pour transporter de gros volumes d’eau destinés aux campagnes de submersion sans gêner la navigation.
Dans le département de l’Aude, au XXe siècle, la politique nationale d’aménagement hydroagricole permet de mobiliser les excédents d’eau de la Montagne Noire vers le Lauragais, en lien avec l’aménagement du bassin hydrographique du Fresquel.
C'est le début du développement des cultures céréalières à grande échelle le long du canal (blé dur et maïs semence dans le Lauragais) et de la vigne vers le Carcassonnais et le Narbonnais.
Un vaste réseau d’infrastructures hydrauliques sous-pression et interconnectées couvrant plus de 40 000 hectares est alors créé, avec l’appui du Département de l’Aude, de la Région Occitanie et de la société BRL, concessionnaire du réseau hydraulique régional de l’Occitanie.
Quelques 400 km de canalisations, plus d’un millier de vannes et bornes de livraison d’eau permettent de transporter l'eau depuis Naurouze ou depuis les principales stations de mise sous pression construites sur le canal du Midi et ses annexes.
Ces prélèvements sont compensés par la ressource stockée au barrage de la Ganguise (capacité de stockage de plus de 40 Millions de mètres cubes).
Ce dispositif hydraulique confère au canal du Midi et son système d’alimentation un rôle majeur de sécurisation de la ressource en eau, mission confirmée dans le Plan de Gestion de la Ressource en Eau de l’Aude et de la Berre.
Un site géré par Voies navigables de France en lien avec les membres de l’Entente
pour le canal du Midi et leurs opérateurs touristiques