Le port Saint-Sauveur est né en 1830 pour seconder le port Saint-Etienne, situé juste à côté qui n’était plus suffisant pour accueillir l’ensemble des bateaux.
A cette époque, le port Saint-Sauveur permet le chargement et le déchargement des marchandises. Il abrite aussi d’autres activités liées au canal du Midi, à l’instar des charpentiers qui radoubent (réparent) les bateaux.
Au début du XIXe siècle, le transport fluvial du canal du Midi est en pleine expansion.
Face à une activité fluviale et commerciale florissante, port Saint-Etienne n’est plus en mesure d’accueillir toutes les activités du canal du Midi.
En amont du port Saint-Etienne, un « coude » du canal se transforme petit à petit en lieu de stationnement pour les barques. En effet, les mariniers mouillent là de manière informelle pour éviter les taxations onéreuses d’un stationnement au port Saint-Etienne.
Sous la pression des négociants et des bateliers, l’extension du port Saint-Étienne est décidée quelque peu avant la Révolution française.
Jean Polycarpe Maguès et son fils Urbain Maguès sont chargés, de 1827 à 1830, d’étendre le port officiel de Saint-Etienne. Pour ce faire, le tracé du canal est modifié et le coude antérieur disparaît afin de réaliser un plan d’eau régulier permettant le stationnement des bateaux. Cent cinquante mètres de quais sont construits : c’est le port Saint-Sauveur.
La création du port Saint-Sauveur va de pair avec la création d’un service spécial de transport : le service de la navigation accélérée.
Pourquoi ? Car au XIXe siècle, l’amélioration des voies routières et des liaisons transversales rendent les diligences plus rapides et elles viennent donc concurrencer sérieusement le transport par les barques de poste (les barques de poste désignent les bateaux transportant les passagers).
La navigation accélérée permet un transport rapide des marchandises et des voyageurs qui souhaitent rejoindre le port de Sète. Grâce à ce service, il faut seulement 36 heures pour joindre Toulouse à Agde, rendez-vous compte pour l’époque !
Pour réduire le temps de voyage, on installe de nouveaux relais pour les chevaux tous les 10 kilomètres et les barques de poste sont désormais équipées de trois chevaux qui marchent à une allure moyenne de 11 km/heure.
Des bâtiments spécifiques sont alors construits : une gare et deux entrepôts.
Pour toujours plus d’efficacité, le temps pour passer les écluses est chronométré et la navigation de nuit se développe.
Si la navigation accélérée rencontre un franc succès de 1834 à 1856, l’ouverture en 1857 de la ligne de chemin de fer Bordeaux-Sète va précipiter sa chute. Le trafic fluvial décline rapidement et la Compagnie du canal du Midi met fin au service de la navigation accélérée dès 1858.
Le port tient son nom de la chapelle Saint-Sauveur située tout près. A l’époque, sur la rive gauche (côté centre-ville), se trouve en effet la chapelle Saint-Sauveur et son cimetière. Situés à l’emplacement de l’actuelle « Halle aux grains », les deux bâtiments subsistent jusqu’au XIXe siècle.
Les bateliers qui attendent au port viennent à la chapelle Saint-Sauveur pour y faire leurs prières et autres dévotions. Un orphelinat de sœurs franciscaines est également construit en 1862 ; on y recueille les enfants de bateliers alors que leurs parents parcourent le canal du Midi.
Lors de fêtes religieuses, la chapelle compte également parmi les hauts lieux de rassemblements populaires.
Le saviez-vous ?
A la démolition de la chapelle Saint-Sauveur, un Christ en croix particulièrement vénéré des bateliers est transféré en l’église Saint-Sernin.
S’il ne reste plus rien de la chapelle Saint-Sauveur et de son cimetière, il existe encore aujourd’hui un témoin de l’existence de l’orphelinat. Cette institution religieuse possédait une chapelle privée. Démoli en 2001, le bâtiment est remplacé par un immeuble de 8 étages. Un espace a été ménagé pour accueillir une reconstitution de la chapelle disparue.
Les bâtiments construits à l’époque de la navigation accélérée font encore partie du paysage de port Saint-Sauveur aujourd’hui. L’un abrite les locaux de la capitainerie et le second, accueille un restaurant et une annexe d’une caserne des pompiers.
Aujourd’hui, le port Saint-Sauveur accueille les plaisanciers en plein cœur du centre-ville de Toulouse. Le port est labellisé Pavillon Bleu, un label qui récompense les efforts de la Ville en matière de qualité de services, d’actions en faveur de l’environnement et d’actions de communication.
Le saviez-vous ?
On trouve à la capitainerie du port Saint-Sauveur une halte cyclotouriste Accueil Vélo.
Un site géré par Voies navigables de France en lien avec les membres de l’Entente
pour le canal du Midi et leurs opérateurs touristiques