A La Redorte, après la halte nautique du port La Fabrique, découvrez l’épanchoir de l’Argent Double créé pour déverser l’excédent d’eau du canal dans la rivière de l’Argent Double et quelques mètres plus loin l’aqueduc éponyme pour passer au-dessus de cette même rivière.
A l’ouverture à la navigation du canal du Midi, le village de La Redorte tient ses limites loin de la voie d’eau.
L’activité commerciale générée par la navigation incite négociants et artisans à s’installer proche du canal. Les tonneliers sont nombreux à occuper cet espace et à fabriquer les tonneaux indispensables au transport du vin et des eaux de vie. Cette activité de fabrication explique le nom de ce port.
Si les tonneliers ont aujourd’hui disparu, la production de vin reste présente. La cave coopérative est implantée à proximité, sur la rue du port. Un point d’accueil et d’information a aussi pris place dans l’une des maisons face au port.
A moins d’un kilomètre en aval du port de La Redorte, avant le pont de la Métairie du Bois, se trouve l’ancienne dînée de la barque de poste. Ce service de transport des voyageurs entre Toulouse et Agde assure alors la liaison en quatre jours.
La barque s’arrête à des auberges appelées « dînées » pour les étapes du midi et « couchées » pour celles du soir. La barque de poste arrivant de Toulouse fait halte à La Redorte au midi du troisième jour. Les voyageurs y trouvent là une bonne table pour satisfaire leur estomac.
Des écuries jouxtent l’auberge pour assurer le relais des chevaux de halage qui tractent à cette époque la barque. Les chevaux qui arrivent sont conduits dans les écuries tandis que des chevaux reposés sont harnachés et préparés pour le départ.
Une chapelle était aussi à la disposition des voyageurs les plus dévots. Si ce dernier bâtiment a disparu, le bâtiment de l’auberge est encore là. Mais n’y allez pas pour vous mettre à table car c’est aujourd’hui une bâtisse qui abrite le centre territorial Carcassonne-Minervois de Voies navigables de France, en charge de la gestion du canal.
Cet ouvrage, né des recommandations faites par Vauban pour améliorer le canal du Midi est construit en 1693. C’est l'un des ouvrages les plus originaux du canal du Midi avec son pont à onze arcades. La fonction de cet ouvrage est l’évacuation des eaux excédentaires du canal vers la rivière Argent-Double.
Cette évacuation se fait de deux manières. La première par une évacuation des eaux de surface au moyen d’un déversoir (système de débordement) à l'endroit où la rive est la plus basse au niveau des arches de l’ouvrage. L'eau qui se déverse tombe ensuite en cascade jusqu'à la rivière Argent-Double qui se trouve au-dessous. Après l'évacuation des eaux en surface, le second moyen d’évacuation de l’ouvrage est l'épanchoir proprement dit, c’est-à-dire, une vanne de fond, qui permet, avec l'action de l'homme, d'évacuer l'eau par le fond. Lors des travaux de maintenance réalisés en hiver, ce bief (portion entre deux écluses) est vidé par ce moyen.
Un passage sur les arches est aménagé afin de maintenir une continuité « au sec » pour les chevaux de halage et éviter le passage glissant et périlleux que ce déversoir présentait.
La rivière Argent-Double, comme la plupart des rivières du midi méditerranéen, a un débit qui peut varier considérablement en fonction des saisons.
Non loin de l’épanchoir, un pont-canal a été construit afin de permettre aux bateaux de franchir cet obstacle par toutes saisons. Ce grand aqueduc commandé par Vauban possède trois voûtes.
Il a été construit par les entrepreneurs de maçonnerie Colin et Launay en 1689.
Un site géré par Voies navigables de France en lien avec les membres de l’Entente
pour le canal du Midi et leurs opérateurs touristiques