Avant Argens-Minervois, le canal passe au pied de la colline de Pech Laurier. Une écluse et un aqueduc portant le même nom y sont aménagés. L’écluse placée 2,5 kilomètres plus bas, après le village d’Argens-Minervois, est le point de départ du plus grand bief du canal du Midi : 54 km sans écluse.
A 1 km en amont du village d’Argens-Minervois, se trouve l’écluse double de Pechlaurier, du nom de la plus haute des deux collines entre lesquelles se faufile la rivière Aude et le canal (« puech » est un mot occitan désignant une colline ou une montagne).
La nécessité de trouver un passage entre le chapelet de collines qui sépare le Minervois et les plaines de Narbonne ont poussé Pierre-Paul Riquet à choisir ce chemin déjà emprunté par la rivière Aude et surplombé par le Pech Laurier. Ce passage est stratégique depuis fort longtemps comme l’attestent les vestiges d’un oppidum protohistorique qui coiffent le sommet de Pech Laurier.
En amont de l’écluse se trouve un aqueduc construit vers 1690 pour donner passage au ruisseau du Four. C’est l’un des 49 aqueducs du programme de construction dressé par Vauban en 1686. Le ruisseau du Four étant à sec une grande partie de l’année et la voûte de l’aqueduc étant assez haute, l’ouvrage d’art offre alors un passage commode aux hommes et au bêtes pour franchir le canal en sous-fluvial (cet aqueduc n’est pas le seul à avoir eu cet usage secondaire). Il possède une petite originalité : une source, captée sur l’emplacement de l’aqueduc permet à cette époque une alimentation en eau potable des riverains et des bateliers.
Du haut du Pech Laurier, un très beau point de vue s’ouvre sur le canal du Midi, le lac des Aiguilles et la région environnante.
Non loin de l’écluse un peu en aval se trouve le village pittoresque d’Argens Minervois dominé par un château qui a appartenu à la famille De Niquet.
Antoine de Niquet (né vers 1640 – mort à Narbonne en 1727) est un ingénieur militaire sous les ordres de Vauban qui conduit la mise en œuvre du programme de travaux Vauban de 1686 comme Directeur général des fortifications du Languedoc et des ouvrages du Canal Royal (ancien nom du canal du Midi). Il conserve la direction générale des ouvrages du canal jusqu’à sa mort, en 1726. On lui doit de nombreux perfectionnements réalisés sur le canal durant ces quatre décennies.
Sous le village, un port de plaisance aménagé au début des années 1990 permet aux plaisanciers de s’arrêter pour découvrir les lieux. Un prestataire de location de bateaux est présent dans ce port.
L’écluse d’Argens, située environ 1 km plus loin en direction de la Méditerranée, est l’une qui supporte le plus fort trafic. Elle constitue le point de départ du grand Bief du canal du Midi. Il s’agit de la plus grande section entre deux écluses du canal du Midi. Elle se termine 54 km plus loin avec l’échelle d’écluse de Fonserannes à Béziers qui permet de rattraper un dénivelé de plus de 20m.
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