Écluses de Saint-Roch
PK 65.6
Cette échelle de 4 écluses permet de franchir le dénivelé séparant le bassin de Castelnaudary au cours du canal situé près de 10m plus bas. Une forte activité meunière aujourd’hui disparue marque aussi ce lieu.
Le saviez-vous ?
Le nom de l’écluse est celui d’une chapelle dédiée à Saint Roch encore présente en rive gauche et en amont de l’écluse. Né à Montpellier vers 1350, Saint Roch était réputé pour protéger les communautés de la peste. Les chapelles dédiées à Saint Roch furent souvent édifiées en dehors de l’enceinte des villes médiévales, dans des lieux de quarantaine. C’est dans cette église qu’une messe fut célébrée le 17 mai 1681 pour le départ des barques ayant pour la première fois naviguées entre Castelnaudary et Sète. Situé sur une parcelle privée, cet édifice ne se visite pas.
Cette échelle de 4 écluses construite en 1678 est nécessaire pour franchir le dénivelé de 9,42 m qui permet de rejoindre le cours du canal à la sortie du grand bassin de Castelnaudary.
L’apport en eau nécessaire au fonctionnement de cette écluse quadruple est régularisé par l'eau stocké dans le grand bassin situé en amont. Les écluses de Saint-Roch sont inscrites au titre des monuments historiques depuis 1996.
Le saviez-vous ?
Les premières écluses construites par Riquet ne comportaient qu'un seul sas (écluse simple). En cas de fort dénivelé, les manœuvres étaient compliquées et les maçonneries fragilisées. Pour franchir des dénivelés importants, Riquet a conçu des écluses de 2 à 8 bassins !
L’écluse de Fonseranes à Béziers avec ses 8 sas est la plus importante, elle permet de franchir plus de 20m de dénivelé ! L’écluse de Saint-Roch est la seule écluse quadruple du canal et vient juste après Fonseranes en taille.
L’Edit de construction du canal royal du Languedoc (ancien nom du canal du Midi), signé en 1666, autorise le propriétaire du fief, Pierre-Paul Riquet, à établir des moulins mus par la force des eaux excédantes disponibles sur le canal. Compte tenu de l’économie du port construit autour du commerce des céréales et du fort dénivelé de l’écluse, Riquet décide d’y faire établir un moulin. Ce premier bâtiment est mis en exploitation vers 1681. Il est implanté en rive droite de l’écluse, à proximité immédiate du bassin situé en amont.
Un second moulin voit le jour aux environs de 1750. Ce moulin bas est séparé du bassin du moulin haut par un large terre-plein. Les meules des moulins haut et bas étaient entrainées par des rouets, c’est-à-dire des roues horizontales à ailettes sur lesquelles l’eau était projetée grâce à un coursier.
En 1832-1833, une minoterie permettant de moudre les grains et de raffiner les farines destinées essentiellement aux marchés d’exportation est créée entre les moulins haut et bas. Elle est constituée d’un rez-de-chaussée et de deux étages. Elle fut équipée d’une roue horizontale réputée plus puissante que le système des rouets. D’autres machines utilisées dans la minoterie étaient actionnées par un système de roue implanté dans le moulin bas. L’eau utilisé pour l’usage des moulins s’échappait ensuite par une rigole de fuite qui débouche dans le canal, en aval de l’écluse. L’eau n’était donc pas perdue pour la navigation.
En 1873, la Compagnie des chemins de fer du Midi, gestionnaire du canal, établit un plan de modernisation de manière à créer sur Castelnaudary un centre important de production de farine. Deux industriels se portent candidat pour prendre en fermage les moulins. Le bâtiment de la minoterie est allongé vers l’amont et un nouvel étage est créé. De nouvelles machines, dont une nouvelle turbine à cuve en fonte sont installées. Les meules du moulin haut sont condamnées et il devient un logement pour le fermier.
En 1892, les fermiers sont autorisés à installer une machine à vapeur destinée à mettre en mouvement les meules et les mécanismes de minoterie.
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