Le site de l’Ognon, du nom d’une rivière, se compose d’une écluse double, d’un aqueduc et d’une porte de garde pour contenir les eaux de cette rivière en temps de crue. Cet ensemble est inscrit sur la liste des monuments historiques depuis 1998.
L’écluse d’Ognon est une écluse munit de deux bassins, construite en 1679 par l’architecte Emmanuel de Lestang, aussi chargé de la construction du pont-canal du Répudre. Immédiatement en aval de l’écluse, le canal croise la rivière Ognon. C’est une rivière qui, comme beaucoup de cours d’eau Méditerranéen peut grossir rapidement pendant de forts orages. Un proverbe local dit d’ailleurs : « Avec l’Ognon, gare au bouillon ! ».
Pierre-Paul Riquet, lors du chantier de construction du canal, permet aux eaux de l’Ognon, comme à celles de nombreux cours d’eau, de rentrer dans le canal et d’en sortir par un système de débordement appelé déversoir.
Toutefois, lors de grandes crues, la rivière Ognon devient incontrôlable et ses eaux, saturant le déversoir, pénètrent dans la cuvette du canal vers l’aval, inondant le bief de Pechlaurier. Pour éviter tout désordre, une grande porte de garde (ou porte de défense ou demi écluse) est construite en 1689 pour maintenir les eaux des crues de la rivière dans son lit naturel.
Pour garantir une intervention rapide, le logement d’un garde écluse est alors construit sur le site. Il est responsable de la fermeture de la porte lors de la montée des eaux. Lors de la grande crue de 1999, le logement est partiellement inondé et la porte submergée. Depuis, la porte est télé-gérée par l’agent en poste à l’écluse d’Ognon. Il actionne sa fermeture en fonction des alertes météo qui lui sont transmises (en moyenne deux à trois fois par an).
Pour remédier aux problèmes liés aux crues de l’Ognon, l’ingénieur des Ponts et Chaussées Pradal conçoit en 1823 un projet d’aqueduc qui conduit à dévier le cours de l’Ognon. Exécuté en 1827-1828, ce nouvel aqueduc est placé juste en aval de l’écluse.
La rivière passe depuis sous le canal dans un nouveau lit qui favorise l’écoulement de l’eau. Mais en cas de très fortes crues, la rivière est capable de submerger l’aqueduc. Il faut alors fermer la porte de défense appelée aussi porte de Demi-Ognon.
Aqueduc d'Ognon, extrait plan 1827 © VNF, archives canal du Midi
Un site géré par Voies navigables de France en lien avec les membres de l’Entente
pour le canal du Midi et leurs opérateurs touristiques
